Un parc
Travail curatorial réalisé sur le site d’HEC Paris par Glassbox. À cette occasion des archives du campus, le travail de Laurence De Leersnyder, Stéphane Ruchaud, Marlène Bouana y seront présentés. Depuis 2014, l’Espace d’Art Glassbox a entamé une collaboration avec l’Espace ART HEC, l’histoire et la géographie, qui donne lieu à des nombreux échanges et événements entre les deux lieux d’art.
Un parc
Exposition
04.2015
Lieu
Glassbox
En se penchant sur la morphologie et l’histoire du campus, les premiers éléments qui retiennent l’attention sont d’une part la manne historique présente sur le bas du campus, patrimoine remarquable quoiqu’encore peu exploité et donc relativement invisible, et d’autre part, le dispositif cartographique visant à rendre compte des différentes interventions pratiquées par les artistes sur le campus depuis la création de l’espace d’art d’HEC.
On peut observer un ensemble d’éléments régaliens dans le parc historique, qui dessine un parcours à effectuer dans la propriété en vue de mesurer par le divertissement ou la contemplation le prestige du domaine. Un second ensemble s’y adosse, contemporain cette fois, qui rend compte de l’activité artistique financée par l’école, fruit de son investissement sur le plan culturel, et occupant dans le dispositif complexe qu’est l’école d’HEC une version modernisée de cette fonction régalienne caractéristique des éléments de jardins de fabriques du XVIIIe siècle.
Cette mise en vis-à-vis prend physiquement corps dans la morphologie du territoire, séparé en deux par des boisements en dénivelés du coteau, le campus se trouvant sur le plateau et le château en contrebas. L’épicentre s’est déplacé du bas, à son origine avec le château, vers le haut, du côté du campus. Les éléments de prestige que sont les fabriques et les œuvres contemporaines ont escorté ce déplacement. Le troisième élément qui semble nous offrir un point d’entrée capable de retravailler physiquement ces deux ensembles, c’est la pratique historique du parcours balisé à effectuer dans le parc d’une grande propriété, formalisée par Louis XIV avec ses descriptions fameuses du trajet prescrit pour découvrir les merveilles du parc de Versailles: Manière de montrer les jardins de Versailles, rédigé en 1704.
C’est la filiation de cette idée d’une déambulation précise, avec un ordre de visite et une alternance de déplacements et de stations, qui va guider le début de nos recherches. A terme, l’idée est de donner une formalisation contemporaine à cette pratique désuète du parcours, en vue de réactiver à la fois les œuvres à découvrir mais aussi de repenser la notion de parc de sculptures comme modalité d’exposition à part entière.
Clémence Agnez, critique d’art