Art, Valeur, Marchandise
Pas vu pas pris
Dans le cadre du programme de recherche et de création conçu par le groupe Nexus avec l’Espace d’Art Contemporain HEC et l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier Agglomération (ESBAMA): Art, Valeur, Marchandise. Il propose d’associer théoriciens et professionnels de l’art d’un côté et théoriciens et professionnels de la marchandise de l’autre, afin de construire un espace de travail et de réflexion original sur les rapports de l’art, de la marchandise et de la valeur.
Art, Valeur, Marchandise
Conférence
02.2013
Organisateurs
Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier Agglomération (ESBAMA)
Espace d’art contemporain HEC
Équipe
Laetitia Delafontaine
Anne Valérie Delval
Maxime Chevillotte
Juan Luis Gastaldi
Christian Gaussen
Patrice Maniglier
Michel Martin
Grégory Niel
Partenaires associés
HARp (Paris Ouest-Nanterre)
Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine - CIEPFC (ENS)
Glassbox
Lieu
Campus HEC
Dans le contexte actuel où la question du rapport entre l’art et la marchandise fait l’objet d’un intérêt croissant de la part de nombreux acteurs, la proposition du programme Art, Valeur, Marchandise se distingue à la fois par sa méthodologie et par son angle d’approche du problème de la valeur. Il ne s’agira pas d’étudier le marché de l’art pour lui-même, ni à l’inverse de soutenir l’autonomie de l’art par rapport au marché, mais de demander à la création artistique si elle peut nous éclairer sur la manière dont quelque chose peut être constitué comme une marchandise, précisément parce qu’elle travaille parfois aux limites de la forme marchande.
Notre intérêt portera donc sur la question du genre d’objet ou de réalité qu’est une valeur (ou une chose de valeur), abordée à travers une comparaison des conditions sous lesquelles peuvent être constituées d’un côté une chose marchande et de l’autre un objet d’art. On sait en effet que des choses peuvent prendre une valeur artistique alors qu’elles ne l’avaient pas d’abord, de même qu’elles peuvent prendre une valeur marchande. De la même façon, art et marchandise sont comparables au regard de leur capacité à enrôler des «objets» qui ne sont pas réductibles à des choses matérielles. Tout comme le support de la valeur artistique – l’objet d’art – n’est pas nécessairement une chose matérielle, une marchandise n’est pas nécessairement une chose au sens habituel.
C’est sur cette commune capacité à repousser les limites de ce qu’on considère comme un objet que nous voudrions nous installer, comme terrain pour comparer objets d’art et objets marchands et, à travers cette comparaison, réfléchir au genre de réalité que constitue une valeur.
Il s’agit ici d’expérimenter des modes inédits de collaboration entre pratiques artistiques et pratiques théoriques qui rompent avec les modalités du commentaire et de l’illustration. En se consacrant à l’identification et à l’exploration créatives des modes d’articulation précis entre ces pratiques sans effacer leurs spécificités respectives, nous cherchons à déployer les conditions pour une investigation commune de dispositifs où s’inventent pour les uns comme pour les autres des formes nouvelles. L’objectif est de réfléchir ensemble à la nature des «valeurs», et plus précisément au genre de réalité que sont les choses de valeur, autrement dit à leur ontologie, en comparant deux genres de valeurs qui se rencontrent sans se confondre: l’objet marchand et l’objet d’art.