La dernière décennie a vu naître et se développer de nouvelles connexions entre art et travail, à l’entreprise et dans les territoires. Toutes impliquent la confrontation des artistes et des différentes composantes de ce qu’il est convenu d’appeler le monde du travail. Peut-être convient-il mieux d’ailleurs de parler des mondes du travail tant sont divers les secteurs d’activités, le poids économique des différentes entreprises, la singularité des métiers, les complexités hiérarchiques et contractuelles… Sans parler des nouvelles modalités de travail qui naissent parfois en marge des cadres professionnels habituels.

Plusieurs protagonistes sont à l’œuvre: artistes et curateurs, salariés et institutions représentatives, associations territoriales les regroupant, employeurs, directions des ressources humaines, de la communication, administrations publiques centralisées et territoriales, collectivités locales. À quoi s’ajoute la contribution de chercheurs en sciences du travail souvent sensibles à de tels questionnements.

Pour exister, ces démarches artistiques novatrices doivent nécessairement conjuguer plusieurs volontés et pour aboutir pleinement conjuguer celles de tous.

C’est ce qu’ont laissé entrevoir, en novembre 2013, le colloque «Nouveaux horizons» organisé par le centre de culture populaire (CCP) de Saint-Nazaire; en avril 2012, l’exposition et l’ouvrage «Au Boulot !?», à la Maison des métallos à Paris et, en 2008, la première biennale d’art contemporain de Rennes «Valeurs croisées», entre autre. Chacun de ces événements a témoigné d’évolutions dans les pratiques culturelles de beaucoup d’acteurs du monde des entreprises et de l’émergence de nouvelles modalités de rencontres artistiques s’exerçant sur les lieux même du travail.

Pointe alors la nécessité de mettre en place une réflexion sur le long terme, d’inventorier, de partager et d’analyser les expériences permettant d’argumenter et de mieux mobiliser tous les acteurs; également d’en convaincre ceux qui en sont les plus éloignés. C’est afin d’y contribuer que le ministère de la Culture et de la Communication installe cinq séances de travail d’une demi-journée, qui s’échelonneront sur l’ensemble de l’année 2015 et une séance de restitution publique qui se tiendra début 2016.

Ce séminaire se tiendra à Paris, au Conseil Économique Social et Environnemental, partenaire. Le groupe de travail constitué sera permanent et composé d’une trentaine de participants issus du monde des entreprises (institution et associations représentatives des salariés, directions d’entreprises, chercheurs en sciences du travail…), du monde artistique (curateurs, artistes, auteurs, frac, écoles d’art…), de chercheurs et de représentants d’administrations publiques, centrales et territoriales concernées. Tous ayant participé à une démarche de ce type.

L’ensemble des séances de travail constituant ainsi un tout, dans l’objectif d’élaborer une réflexion cohérente et globale. Ce groupe, au fur et à mesure des séances, précisera le programme de chacune des séances à venir. Les intitulés des séminaires ici proposés ne constituant, à l’étape, qu’un cadre référentiel demandant à être «bousculé» et précisé.

Chaque séance sera ouverte par une ou deux contributions de personnalités qualifiées présentant une expérience ou une approche plus théorique. À l’issue de la séance, un chercheur ou un artiste produira un rapport d’étonnement pour faire resurgir la réflexion.