PP023

Dynamique du surgissement
Kouka

Dynamique du surgissement

Résidence, Installation
01.2012 — 12.2012

Lieu
Campus HEC

Notre entreprise

Tour à tour épicerie, lieu culturel, bureau de poste, cabinet de curiosités… L’installation évolutive Notre entreprise… est une sorte d’enclave qui a surgi sur le campus. Kouka y fait d’abord vivoter un commerce de proximité en voie d’extinction, puis patrimonialise, sous la forme d’une installation, le mausolée de l’épicerie, gardé intact après faillite. Hommage aux nécessités primaires qui jalonnent les vies simples, l’entreprise doit son naufrage à la disparition sur le campus de ces besoins fondamentaux. Prise entre activités licites et illicites, relais vers le dehors, point de rendez-vous ou lieu de débats, elle présente toutes les caractéristiques de l’hétérotopie foucaldienne: espace à la fois ouvert et fermé, lieu de rencontre ou d’isolement, traversé puis déserté, investi et désaffecté. Lieu autre par excellence (et par définition: hétéro – topos), Notre entreprise… a poussé comme une zone libre sur le campus et menace à chaque instant de faire sécession ou de disparaître.

Pascal

Qu’il s’agisse de l’installation de bâches peintes sur les façades d’immeubles des résidences étudiantes ou de la peinture sur panneaux de bois installée sur le campus, Bill$ et Pascal fonctionnent suivant le même procédé: les deux oeuvres montrent le détail considérablement agrandi des regards présents dans les billets de banque de l’ancienne monnaie. Drastiquement découpée, la reproduction du regard isolé ne parvient plus à faire métonymie. Impression de déjà-vu indiscernable, les yeux braqués restent mystérieux, incapables de charrier dans leur hors-champ le reste de l’image. Le billet se désagrège au seul profit de ces présences silencieuses, fenêtres ouvertes sur une intériorité collective insaisissable. À la fois archiconnues et méconnaissables, les récupérations fiduciaires de l’effigie de Pascal, de La Tour ou Delacroix scrutent silencieusement le campus.

Né à Paris en 1981, où il vit et travaille. Métis franco africain, petit-fils du peintre expressionniste Francis Gruber, acteur du mouvement Hiphop depuis 1996, il ne cesse d’interroger ses origines, sur ses toiles comme dans la rue. Déclinant différentes formes du portrait, Kouka développe ses thèmes de recherche autour de l’essence de l’Homme, et de l’identité. Sa peinture se joue des codes du graffiti pour mieux toucher au coeur d une recherche sur le statut de l’image.